Rencontre avec Amélie Derumière, Responsable de laboratoires chez Vallourec
Responsable de deux laboratoires au sein du centre One R&D de Vallourec à Aulnoye-Aymeries, Amélie, du haut de ses 35 ans, incarne une nouvelle génération de managers techniques : exigeante, engagée et résolument tournée vers l’amélioration continue. Dynamique et rayonnante, elle insuffle une énergie positive à son équipe, alliant rigueur et convivialité. À la tête des pôles analyses chimiques et corrosion, elle pilote des tests cruciaux pour la production, tant pour les usines françaises que pour les sites internationaux du Groupe, du Brésil aux États-Unis.
« Même si ce sont deux métiers très différents, ils répondent à une même logique : fournir des résultats fiables qui permettent à nos usines de libérer leur production », explique-t-elle. Côté chimie, son équipe travaille notamment avec la Forge d’Aulnoye. Côté corrosion, les tests s’étendent à l’ensemble du périmètre Vallourec, avec des protocoles exigeants en milieu acide et gaz corrosif.
Parmi les récentes réussites de son équipe, Amélie cite la mise hors service d’un analyseur à fluorescence X obsolète. « C’était un vrai soulagement en termes de sécurité et de gestion. » Ce retrait ouvre la voie à l’arrivée d’un nouvel analyseur hydrogène, plus performant et mieux adapté aux enjeux des nouvelles énergies.
Mais c’est surtout sur le terrain de la sécurité qu’Amélie et son équipe se sont surpassés cette année. Face aux risques liés à l’utilisation de gaz mortel, le laboratoire corrosion a entrepris une refonte complète de son système de vannes. « Nous allons installer plus de 300 vannes, tout en maintenant l’activité du laboratoire. L’objectif est que tout soit opérationnel d’ici 2026. » Un projet ambitieux, à fort impact humain, qualité et sécurité.
Le parcours d’Amélie incarne parfaitement les valeurs du programme de diversité, d’équité et d’inclusion « We are Vallourec ». Ce programme valorise toutes les différences, en mettant l’accent sur trois aspects clés : le genre, la culture et les générations. Il démontre également comment le Groupe crée un environnement inclusif et offre des opportunités de croissance, permettant à chaque collaborateur de réaliser ses ambitions professionnelles et personnelles.
Une carrière construite étape par étape
Amélie choisit très tôt le terrain, elle abandonne les bancs de sa prépa ingé pour être diplômée d’un BTS chimie du Lycée de l’Escaut à Valenciennes. Son parcours chez Vallourec débute, en 2010, avec un stage chez Interfit, filiale du Groupe, où on lui demande de gérer les risques chimiques liés au lancement d’Evallourisk. Elle y découvre les enjeux HSE et le centre de recherche.
Elle enchaîne ensuite les expériences : technicienne au traitement de surface (connexion), puis en métallurgie, avant une pause maternité. À son retour, l’usine lui confie un poste d’animatrice qualité et l’invite à contribuer au ramp-up de la ligne Cleanwell®. C’est alors qu’une nouvelle opportunité s’offre à elle : prendre la responsabilité du laboratoire d’analyses chimiques, puis, plus tard, celle du laboratoire corrosion au Centre de Recherche.
« Ce n’est pas courant pour une simple technicienne d’avoir pu être aussi mobile. J’ai travaillé en usine et au centre de recherche. » Cette richesse de parcours lui permet de mieux comprendre les interactions entre les différents métiers et facilite les échanges.
Aujourd’hui, Amélie assume pleinement son statut de technicienne : « Le terrain, c’est vraiment quelque chose auquel je tiens. Nous ne sommes pas nombreux à faire du management en étant technicien, mais ce n’est pas incompatible. »
Le management, un défi humain
De la gauche vers la droite : David Duboisdendien, Romain Milko, Mickaël Savalle, Cédric Warnier et Yannick Tinturier. Samuel Huberland is taking the picture
Ce qui la motive ? Le management, sans hésiter. « Ce qui me challenge, c’est de faire fonctionner mon équipe, de la faire évoluer, avec ses profils et ambitions variés. Je prends le temps de connaître chaque personne, leurs compétences, leur histoire. » Aujourd’hui, Amélie pilote deux équipes : cinq personnes en corrosion et un collaborateur en analyses chimiques.
Manager, c’est aussi savoir s’imposer en douceur. « Au début, on n’a pas toutes les clés. Il faut faire ses armes, apprendre à poser des limites, à choisir ses mots. » Dans une équipe composée uniquement d’hommes, presque tous plus âgés qu’elle, Amélie a su faire sa place. « Ce qui est gratifiant, c’est de montrer qu’on peut apporter quelque chose, que ce soit sur une ligne de production ou dans un labo. »
Elle valorise particulièrement la collaboration intergénérationnelle : « Mes deux équipes ont le recul, l’expérience et l’ouverture d’esprit pour voir tout ce que l’on peut s’apporter mutuellement. »
Amélie est également très investie dans l’amélioration continue : « Plus j’avance dans ma carrière chez Vallourec, plus je mesure l’importance du changement. Il est mieux accepté quand il est bien expliqué. »
Diversité et transmission
Être une femme dans l’industrie n’a jamais été un frein pour Amélie. « Quand on fait de la chimie, on pense plus à L’Oréal ou à la pharma qu’aux tubes. Mais moi, ça m’intéressait vraiment. » Si elle est parfois perçue comme fragile en raison de son petit gabarit, elle n’a jamais été jugée sur son genre. « Les gens voulaient m’aider, pensant que je ne pourrais pas porter un manchon. Mais ça ne m’a jamais gênée. »
Aujourd’hui, Amélie transmet son énergie à travers le programme Capital Filles, en tant qu’ambassadrice. Maman d’une petite fille de cinq ans, elle consacre son temps libre à sa famille. Elle partage aussi avec son mari un goût prononcé pour les sports mécaniques : lui pour la course automobile, elle pour la moto qu’elle pratique – grâce à son permis – depuis longtemps. J’aime cet esprit motard, solidaire et curieux.
Merci à Amélie pour ce partage inspirant et authentique. Elle incarne une industrie en mouvement, où expertise, engagement et transmission dessinent les contours d’un avenir plus sûr, plus inclusif et plus durable.
